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Pathologies de la cornée
La cornée est une fine membrane fragile qui recouvre la pupille et l’iris. D’éventuelles blessures, qu’elles soient superficielles ou plus profondes, peuvent provoquer des infections et/ou une mauvaise cicatrisation et engager le pronostic visuel.
Les principales pathologies de la cornée sont :
- les infections via des virus, des bactéries, des champignons ou des amibes ;
- le kératocône et autres dystrophies cornéennes : maladies constitutionnelles parfois génétiques ;
- les traumatismes : mécaniques, chimiques, thermiques ou UV ;
- le ptérygion : lorsque la conjonctive empiète sur la périphérie de la cornée ;
- les maladies de l’endothélium cornéen : œdèmes cornéens par exemple ;
- les conséquences d’une sécheresse oculaire, d’une diminution de la sensibilité de la cornée, d’une maladie des paupières, la présence de lentilles de contact inadaptées ou mal entretenues.
l’ulcère cornéen
Un œil rouge, douloureux, présentant une photophobie, peut être le signe d’un ulcère de la cornée aussi appelé « kératite ulcérative » :
- La surface de l’œil est alors atteinte, au niveau des couches transparentes indispensables à la vision.
- Cette blessure de l’œil peut être due à un traumatisme, à une infection ou encore à la présence d’un corps étranger.
- L’ulcération, lésion en creux de la cornée, affecte celle-ci plus ou moins profondément.
À noter : l’origine infectieuse est le plus souvent due à des virus comme celui de l’herpès.
L’ulcère cornéen est le plus souvent sans gravité, son diagnostic se pose facilement au vu des symptômes et par l’observation de l’œil à l’aide d’un microscope et de fluorescéine, un colorant spécifique.
Le traitement doit être entrepris le plus rapidement possible :
- On retire l’éventuel corps étranger puis on met en place une lentille-pansement pendant 4 jours pour soigner et cicatriser la cornée.
- En cas d’infection, on instillera un collyre.
La sécheresse de la cornée ou les paralysies des muscles du clignement sont des facteurs favorisant l’ulcère cornéen. Il faut donc traiter ces facteurs afin de protéger la cornée.
À noter : l’ulcère cornéen peut entraîner une baisse de l’acuité visuelle d’où l’importance de le traiter rapidement.
Kératoconjonctivite : une inflammation de la cornée
Il s’agit d’une complication consécutive à une conjonctivite qui, mal prise en charge ou résistante, conduit à une inflammation simultanée de la conjonctive et de la cornée :
- Les symptômes de la kératoconjoncitivite sont la dilatation des vaisseaux sanguins présents à la surface de la sclérotique (partie blanche de l’œil), un larmoiement et une perte de l’acuité visuelle.
- L’administration de corticoïdes et la chirurgie en cas de baisse de la vision trop importante sont les traitements de référence.
On parle de 5 sortes de kératoconjonctivite :
- La kératoconjonctivite virale : les infections par adénovirus représentent la majorité des kératoconjonctivites.
- La kératoconjonctivite atopique est une forme rare dérivée des allergies (eczéma, asthme, etc.) dont sont atteints les patients.
- La kératite sèche : la sécheresse oculaire est à l’origine de l’inflammation.
- La kératoconjonctivite vernale qui est une forme grave saisonnière de la conjonctivite allergique.
- La kératoconjonctivite phlicténulaire est devenue très rare. Son origine est la tuberculose.
Uvéites : caractéristiques de cette pathologie
Il s’agit d’une maladie rare responsable de 5 à 20 % des cécités légales aux Etats-Unis et en Europe.
Une uvéite est une inflammation de l’uvée. L’uvée étant constituée de l’iris, des corps ciliaires (ensemble des muscles qui permet à l’œil de rendre l’image nette) et/ou de la choroïde (membrane qui irrigue la rétine).
Il existe plusieurs types d’uvéite, en fonction du siège de l’inflammation :
- l’uvéite antérieure où l’iris est touchée ;
- l’uvéite intermédiaire où le vitré est touché ;
- l’uvéite postérieure, ici les structures en arrière de l’œil (rétine et choroïde) sont touchées ;
- la panuvéite, qui correspond à une uvéite totale mais elle est plus rare.
Bien que l’on soupçonne un mécanisme auto-immun d’être la cause probable de l’uvéite ; dans la moitié des cas, on ne connaît pas la cause.
Cependant, il est admis qu’une uvéite peut être d’origine infectieuse dans 20 à 30 % des cas (herpès, varicelle, zona, cytomégalovirus, tuberculose, syphilis, toxoplasmose) ou parasitaire :
- L’uvéite peut ou non (dans le cas d’une uvéite postérieure) entraîner douleurs, larmoiements et photophobie ainsi qu’un œil rouge.
- La perte de la vision étant une complication possible, il est important d’entreprendre le traitement aussi vite que possible.
- Si la cause de l’uvéite est identifiée, il faudra bien sûr la traiter. Par antiviraux parfois ou par antibiotiques. On traitera l’inflammation par des corticoïdes.
- Parfois, on administrera un mydriatique local pour dilater les pupilles. Il arrive que l’utilisation d’immunosuppresseur soit nécessaire.
À noter : traitée à temps, une uvéite guérit bien et sans séquelle. Cependant, les récidives sont fréquentes.
Ptérygion : lésion bénigne de la cornée
Le ptérygion est une lésion bénigne de la cornée dont la cause n’est pas connue :
- Il se caractérise par un épaississement membraneux de la conjonctive qui pousse sur la cornée et peut l’envahir progressivement.
- L’exposition prolongée au soleil et au vent, une sécheresse oculaire favorisent l’apparition de cette excroissance.
- Le traitement consiste en une intervention chirurgicale lorsque le ptérygion envahit la cornée et provoque une gène oculaire ou esthétique trop importante.
À noter : dans 35 à 50 % des cas, cette pathologie est susceptible de réapparaître. Il faudra cependant laisser un minimum de 6 mois entre 2 interventions.
Si la cornée peut présenter de multiples pathologies dont quelques-unes sont évoquées ici, les traitements ne cessent de progresser, notamment la chirurgie et la thérapie génique. Il est donc très important de se tourner rapidement vers son ophtalmologiste en cas de doutes, afin de poser rapidement un diagnostic.